Il y a un an j'écrivais 2023, une année charnière où j'ai testé plein de trucs
Merci à Emma Schütz, du blog l'emmaginarium parce que j'avais complètement oublié que nous avions piqué cette structure pour faire une rétrospective au blog Les enthousiastes, de Nadège Priester
Quel bilan spontané je fais de mon année ?
Mon bilan spontané c'est qu'en 2024, j'ai vécu intensément.
J'ai connu tellement de facettes de la vie que j'ai du mal à croire que 2024 n'a duré qu'un an.
J'ai lancé ma première activité commerciale indépendante, appris un nouveau métier, je me suis pris plein de portes et j'ai ouvert tant de fenêtres, j'ai appris des choses dans tant de domaines, j'ai connu la frustration des efforts infructueux et ceux où je me suis pincé pour croire que j'avais vraiment réussi, j'ai connu l'ivresse de l'action, le coup de mou quand cela ne veut décidément pas, et le rebond qui suit, la solitude et les retrouvailles.
Last but not least, j'ai connu le deuil j'ai connu le divorce.
Quelle rétrospective de l'année 2024 par trimestre ?
De janvier a mai (dans un cabinet de recrutement)
En 2023, avec Victor Frankl comme boussole, j'avais beaucoup expérimenté et trouvé une mission qui donnerait du sens à mon histoire professionnelle douloureuse : je serais agent de développeurs. Faute d'avoir trouvé moi meme un modèle un économique, je décide de rentrer dans un cabinet de recrutement, GoodRecruiter, qui venait de se lancer et a la particularité de n'être composé que d'indépendants.
Ce fut un apprentissage accéléré avec des grands moments, avec une mention spéciale pour le "cold calling" ou démarcharge téléphonique à froid. J'étais un peu le poisson qui apprend à grimper aux arbres, et les premières séances ont été dantesques, mais grace à ma résolution de faire marcher le truc et le support de mes collègues, j'y suis parvenu. J'avais enfin des clients, et je me suis même trouvé avec le problème à devoir inverser la vapeur, ayant plus de clients que je ne pouvais fournir de candidats. J'avais tout à apprendre, et les résultats furent imprévisibles : des problèmes mesquins me faisaient perdre beaucoup de temps - je déteste relancer les gens par exemple - alors que je réussissais beaucoup mieux que prévu des choses qui m'apparaissaient difficiles.
En mai, j'ai fait le coupe de France de recrutement, et en petit novice avec un an d'expérience, j'arrivais à me classer 100 ème sur 2500. Mon collègue me chambrait en parlant de médailles en chocolat, mais moi j'étais fier, à la fois parce que c'est une validation des efforts considérables que j'ai fait pour apprendre ce nouveau métier, et parce que d'un point de vue éthique je pense qu'on a besoin de plus de formations dans ce secteur.
J'ai aussi connu les aspects moins reluisants du recrutement, notamment les présentations de candidats qui ont bien moins de chance de passer si le candidat est une meuf, ou s'appelle Mohammed. Le pire : ce client potentiel qui dit explicitement qu'il ne veut pas de maghrébins parce que ces clients à lui sont racistes. En tant que blanc on ne se rend pas compte à quelle point la France est raciste, mais le boulot de recruteur est un poste d'observation idéal et répugnant.
Fin mai, je décide de jeter l'éponge.
De juin à aout
En juin le plan était de trouver un CDI pour redevenir développeur.
En réalité, j'avance très peu là dessus parce que j'ai le contre coup de l'arrêt brutal d'un projet qui voulait tant dire pour moi, et je rentre dans un état de dépression larvée.
À la mi juillet, mon père meurt. La nouvelle était attendue parce qu'il était atteint depuis des années d'une maladie qui ne pouvait qu'empirer. Le choc meme amorti n'en reste pas moins considérable. Je me retrouve à vivre en meme temps une dépression et un deuil. Je reconnais facilement les symptomes de deuil, parce que ce sont les memes que ceux de la dépression. Par contre je vis pour la première fois les milles et uns gestes d'empathie avec lesquels la société accueille le deuil et j'en ai des larmes aux yeux. Merci.
Parvenant ainsi à surmonter cette double épreuve, je n'ai plus qu'un objectif pour cet été : trouver un travail salarié de développeur.
Et là je me rends compte à quel point j'ai un avantage d'avoir pratiqué les deux rôles de la danse du recrutement. Je sais exactement quoi faire pour me préparer, je sais quelles questions poser, je sais quelles questions on va me poser et comment y répondre, je sais relancer, je sais filtrer, etc...
Alors qu'on m'avait dit qu'il ne servait à rien de chercher du boulot au mois d'aout, je parviens à avoir trois offres fermes d'emplois.
De septembre à décembre
Malheureusement mauvaise pioche sur le choix des offres d'embauche. L'entreprise où je voulais aller me dit finalement qu'ils ne peuvent m'accueillir qu'en janvier 2025. J'ai une ESN (aka intérim aka Entreprises de Services du Numérique) qui au départ me plait bien, mais va s'avérer une grosse perte de temps. Elle recule mon démarrage d'un mois au dernier moment, puis ne parvient pas à me trouver de mission. "Tu es payé sans rien foutre, de quoi te plains-tu ?" entends-je. Mais je déteste rien foutre ! Cela fait presque deux ans que je n'ai pas travaillé comme dev et j'ai envie d'en découdre. En plus je sens que je ne suis pas aligné sur le long terme avec cette boite, et les red flags s'accumulent. Je les quitte en novembre 2024.
Je peux vous annoncer que je vais rejoindre CodeBusters le 13 janvier 2025. Je crois beaucoup en leur modèle qui reprend le principe des guildes du moyen age - le novice apprend de l'apprenti qui apprend de l'assistant qui apprend du maitre. Code Busters c'est une communauté de devs qui sont guidés dans leur carrière parce que managé par un dev qui a plus d'expérience. En me lançant dans un projet utopiste, j'ai fini par trouvé le type de rôle que j'espérais en CDI. Je vais pouvoir faire ce qui m'inspire - en plus du développement - dans une structure existante. J'ai hâte de commencer !
Les grandes leçons de vie que je retiens de 2024 ?
On n'est jamais trop soi même.
Ce n'est pas parce que les choses sont difficiles que nous n'osons pas, c'est parce que nous n'osons pas qu'elles sont difficiles.
C'est OK d'être un bisounours
Il faut apprendre à se défendre.
Il faut surmonter la peur du conflit en s'interrogeant à l'avance sur ce qui est plus important pour nous personnellement que d'éviter un conflit.
De quoi suis-je le ou la plus fière en 2024 ?
D'avoir osé
En quoi suis-je différente par rapport à 2023 ?
J'ai si longtemps été rongé par une anxiété sociale due à un sentiment d'etre inintéressant, par le syndrome de l'imposteur, par la contrainte de devoir être tout le temps gentil, de ne pas être assez discipliné, focus, etc etc etc
En 2024 ma vie a connue bien des turbulances, mais j'ai navigué en père peinard sur la grand' mare des canards. Cette sérénité intérieure est tellement précieuse !
Est-ce que je me suis rapprochée de ce que je veux par rapport à il y a un an ?
Oui
Que vais-je chercher à améliorer en 2025 ?
Je vais d'abord chercher à bien démarrer dans mon nouveau travail
Je vais chercher à vivre ma best life à Paris
Pourquoi ai-je le plus de reconnaissance et de gratitude à la fin de cette année ?
J'éprouve une immense gratitude pour toi Katerine
Katerine et moi venons de divorcer après 12 ans ensemble et 10 ans de mariage.
Le couple ne marchait plus depuis un alignement des astres particulièrement merdique à la fin du COVID. Je me souviens que pendant le COVID je plaisantais que les couples finiraient soit avec un enfant, soit avec un divorce... et bien Katerine et moi ne voulions pas d'enfants, donc la suite est somme toute logique. Depuis nous ne vivions plus physiquement ensemble, nous avons tenté tout au long de 2022 et 2023 de faire une thérapie de couple. Nous avons fait des efforts, beaucoup, trop en fait ; au bout d'un moment faire des efforts sans réussir c'est une forme de souffrance, et nous avons préféré nous quitter imparfaits, libres et heureux.
Je ne suis plus le même qu'avant qu'on se connaisse. Nous avons vécu tellement de choses, tellement appris, surmonté tellement de difficultés. Nous avons grandi ensemble. Mon coeur avait vu juste quand il est allé te parler. Il est facile aujourd'hui de se rendre compte que tu es fiable, sympa, courageuse et intelligente maintenant que tu as enfin la place que tu mérite dans la société, mais moi je l'ai toujours su.
Je te souhaite plein de voyages
Comment puis je décrire mon année en une phrase ?
Vivre intensément
Qu'est-ce qui m'a généré de l'énergie (et de la joie)?
La musique et la danse !
En fin d'année, j'ai profité d'avoir beaucoup de temps pour sortir comme je ne l'ai jamais fait de ma vie. On parle de trois ou quatre sorties danse par semaine - salsa, rock, etc.
Sur le plan musical, j'ai fait tellement de choses que je ne peux pas résumer cela ici. Je vais parler avec la coach Charlotte Cegarra d'abord.
Qu-est-ce qui m'a pris de l'énergie ?
Les démarches administratives, un vrai calvaire tout au long de l'année
Qu'est-ce qui m'a fait peur ?
Il n'y a plus grand chose qui me fasse peur...
De quoi suis-je le plus confiant en ce moment ?
De moi
Quel a été mon plus grand échec de l'année et qu'est-ce que j'en retire ?
Mon expérience dans le cabinet de recrutement a été très bizarre, j'ai fait tellement de choses bien qui avaient l'air difficiles, et gâché mes efforts sur des sujets mesquins.
J'en ai appris quelque-chose d'important sur moi, mais j'en parlerais plus tard. #TDAH
Plein de cœurs et espérons que l'année 2025 nous emportera joyeusement ✨💜