Pour ce jeudi 11 mai, la photo - ou en fait la vidéo choisie en Katerine est très simple, elle me représente en train de jouer du piano en public à l'aéroport Charles de Gaulle.
😐 Attendre à l'aéroport...
Avec tout le cirque sécuritaire depuis 2001, il faut arriver considérablement à l'avance quand on prend l'avion. Compter arriver trois heures avant l'heure du départ prévue. Dans un aéroport lui même excentré un maximum du centre ville.
C'est attente est une petite violence pour mon caractère impatient. Quel bonheur par contraste d'arriver gare de Lyon, en centre ville, 5 minutes avant que le TGV ne démarre. Oui je sais, j'aime vivre dangereusement.
Mais je me fais à l'idée bon gré mal gré, après tout il n'est pas si facile d'arriver au train en Japon.
Bref, à l'aéroport Roissy Charles de Gaulle, j'ai du temps à tuer
... ou à transformer en musique.
🕺🏻 Pourquoi jouer en public?
En novembre dernier, je suis devenu membre du groupe "Les vies d'artistes" animé par Charlotte Cegarra. Au début, je n'avais pas d'idées précises en tête. Je trouvais cool ce qu'elle écrivait sur son substack. Et je venais de finir de payer 25€ par mois pendant deux ans pour un abonnement que Canal+ avait réussi à me refiler à l'insu de mon plein gré.
Pourquoi dépense-t’on plus d'argent dans des trucs bofs de multinationales plutôt que pour soutenir les projets des copain? Pas très logique. Quand on achète quelque-chose à un prix d'ami, on devrait payer non pas moins cher mais plus cher. Parce les copains d'abord comme le dit tonton Georges.
Mais la sérendipité a fait son oeuvre, et me retrouver tout d'un coup au milieu d'artistes qui font de leur mieux pour créer quelque-chose d'intéressant et qui leur ressemble m'a moi même inspiré a faire davantage de musique. Plus que je n'en avais depuis mon enfance je pense.
Et quand j'ai demandé conseil à Charlotte ce qu'elle me conseillait pour passer à la vitesse supérieure, après un questionnaire habile qui montrait son expérience de coach artistique, elle m'a fourni une réponse claire.
Commence à jouer en public. Puis fais le davantage.
Dans les Open Mic notamment.
Et je l'ai fait et c'était chouette et inspirant d'être devant un public bienveillant. Il y a ce préjugé que montrer ce qu'on fait est réservé aux "pros". En réalité même les pros viennent dans les OpenMics pour tester des trucs dont ils ne sont pas sûrs. Et surtout, chaque pro se rappelle qu'à un moment, il ne l'était pas, et le courage qu'il a fallu pour monter sur scène nez en moins.
D'où la bienveillance.
🚂 Piano en accès libre à Paris-Austerlitz
Les OpenMic c'est bien, mais il y a rarement de piano disponible, c'est souvent plus le royaume des guitaristes et autres instruments facile à déplacer.
Mais j'ai trouvé une astuce pour contourner le problème: dans pas mal de gares parisiennes, il y a des pianos en libre service notamment près de chez moi à Paris Austerlitz.
L'ambiance est différente, le public est 80% indifférent et 20% bienveillant. Du coup c'est aussi un bon exercice pour s'habituer à jouer en public, on n'a pas la pression quand les gens sont de toute façon tellement pressés d'aller à un point A à un point B. On joue et puis c'est tout.
Par contre, les pianos sont tout pétés. Je ne comprends pas pourquoi ils ne choisissent pas des pianos numériques, nettement moins fragiles, que des pianos classiques, sans doute meilleur le jour de l'achat... mais aller voir le résultat quelques mois plus tard et cela pique.
L'avantage c'est que ça libère de ce syndrome dont on parlait hier:
La fobie des fotes.
J'y ai tenté des morceaux que je ne savais plus jouer, comme une étude de Rachmaninov super difficile. Qu'importe que je fasse des fotes si le piano en fait deux fois plus que moi!
😎 Jouer du piano à queue dans un endroit classe
Me voici donc près de la porte d'embarquement, à jouer du piano plutôt que de me morfondre.
L'acte lui même de taper sur des touches en essayant de produire de la musique est le même que sur le piano tout pété de la gare d'Austerlitz.
Ce qui change tout c'est le décor.
Aujourd'hui les touches sur lesquelles je tape sont celles d'un piano à queue de concert parfaitement accordé. On est dans un endroit refait à neuf.
Là tout n'est qu'est ordre et beauté, luxe, calme et volupté.
Le moindre carambar coûte 5.50€.
Et surtout l'audience est réceptive car elle aussi se morfond en attendant l'ouverture des portes.
Le décor change tout et à la fin des mes petites chansonettes, on me félicite. On me demande mon instagram. Même l'hôtesse de l'air m'acceuille dans l'avion en me félicitant pour ma musique.
Je ne sais pas s'ils m'imaginent être un soliste qui vadrouille le monde?
Je pourrais dire que je vais juste en vacances au Japon avec Katerine goûter les sushis, ramen, soba, okonomiyakis, takoyakis et plus si affinités.
Mais ce serait ingrat: le public est roi.
👌🏻 J’ai distrait ces gens de l’ennui et ça savoure !
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