Les réseaux sociaux, c’est à dire les monopoles de la tech, jouent un poids tellement écrasant dans tous les domaines de notre quotidien (pro, perso, et plus si affinités avec Tinder) qu’il semble impossible d’imaginer ce que l’internet sera après les réseaux sociaux.
Et pourtant…
La question de la sortie des réseaux sociaux n'a jamais été plus actuelle.
Cette question, elle se pose à l'échelle de l'individu qui décide de faire le ménage dans sa consommation effrénée de YouTube et TikTok pour consacrer son temps et son attention à ce qui importe vraiment pour elle.
Elle se pose à l'artiste qui se demande comment diable sortir de cette galère entre Charybde-Spotify qui lui reverse une fraction de ce qui serait raisonnable, et Scylla-Instagram-Zuckerberg. (Hello
)Elle se pose à l'entrepreneuse qui pour avoir osé prendre la parole en milieu hostile (LinkedIn) se retrouve dans une merde noire pour sa prospection, parce que sa majesté Louis "LinkedIn" XIV a décidé par lettre de cachet de la suspendre sans explication ni possibilité de recours. (hello
)Elle se pose au créateur du contenu qui avait investi un temps considérable sur l'ancien Twitter (celui qui en coulisses était neutre entre les juifs et les fascistes) pour voir tout ce travail réduit à néant par le nouveau X.com (celui qui très publiquement organise le harcèlement massif des premiers par les seconds).
Elle se pose au politologue soucieux de la chose publique qui ne peut que constater la fragilité des élections démocratiques face aux interférences massives.
Elle se pose aux autorités de santé publiques qui lisent les papiers scientifiques documentant les ravages des réseaux sociaux sur notre santé mentale, et doivent se dire : “quelle époque formidable, c'est un peu comme si on venait en une décennie d'inventer l'alcool, le tabac et le crack”.
Elle se se pose à l'ingénieur et au designer qui mettent tout leur coeur à l'ouvrage pour bâtir les alternatives qui le moment venu pourront accueillir le retour de l'internaute prodigue.
Elle se pose au théoricien de l'internet libre, le vrai, le bon, celui d'avant, celui qui est décentralisé, cet internet libre qui, après la défaite terrible qu'a été l'émergence des réseaux sociaux, pourra tel le phénix renaitre de ses cendres.
Elle se pose à l’économiste qui constate des rentes monopolistiques parfaitement abé-rentes des plateformes de la tech, à tel point que la "course à l'espace" actuelle ne se joue plus entre les gouvernements américain et soviétique, mais entre Elon et Jeff.
Elle se pose à l’autorité de la concurrence qui ne pourra pas éternellement rester les bras croisés alors que tout l'arsenal idéologique et législatif est déjà en place pour sévir, car au fond il ne s'agit de rien d'autre que d'appliquer aux monopoles de la tech le sort appliqués précédemment à plein de monopoles (dont Microsoft !), et pour exactement les mêmes raisons.
Elle se pose bientôt dans vos JT avec l'annonce définitive attendue que les États-Unis vont interdire TikTok, alors que c'est un média massif aux US, le préchi précha habituel pour la "freedom of speech" s'effaçant devant l'idée que c'est OK de censurer un réseau social appartenant à un non-américain.
Elle se pose aux pays européens et à l'UE qui est légitime à appliquer le même principe à tous les réseaux sociaux qui n'appartiennent pas à des européens.
Cela va finir par craquer et c’est une bonne chose
Il n’y a rien à craindre cette évolution, la seule chose de plus positive que la disparition d’un monopole, c’est la disparition de plusieurs monopoles.
L’internet a existé avant les réseaux sociaux, j’y était entre 1997 et 2010 et c’était un âge d’or, tous les bons aspects de ce qu’on a maintenant sans tous les effets de bords négatifs nécessaires à rendre Elon et Jeff et Marc richissimes.
L’internet après les réseaux sociaux sera un nouvel âge d’or.
Je n'ai pas de boule de crystal pour savoir qui va se décider de passer à l'action et comment elle va trouver la faille pour démanteler les monopoles de la tech.
Ce que je sais c'est que la situation actuelle est intenable