La vida es un carnaval : sans la musique, la vie serait une erreur
#5 à la découverte de la musique latino
Vous êtes bien, vous êtes très bien dans la série à la découverte de la musique latino où on va tenter ensemble de faire tomber la barrière linguistique qui nous sépare d'un continent de musiques super cools
Aujourd'hui on va parler de la reine Celia Cruz qui dit encore mieux que Nietzsche que, puisque nous avons la musique, notre vie n'es pas une erreur, c'est un carnaval.
Pourquoi cette chanson ?
J'ai l'impression qu'il y a un schéma qui se répète dans ma vie quand je me trouve face à des challenges et des galères.
C'est assez subtil alors vous me direz si vous aussi vous le remarquez dans les indices ci-dessous
quand je suis un enfant adolescent autiste qui s'ignore et a du mal à communiquer ses émotions aux autres, j'exprime ma tristesse en jouant Chopin au piano
quand un groupe amateur vient jouer Clandestino dans mon lycée à 18 ans, je me dis tant pis si mes premières langues sont l'allemand et l'anglais, la culture latino m'est rentrée dans le coeur et n'en sortira plus
quand en prépa je découvre avec un album de Brassens volé le jour meme à un ami, je l'écoute en boucle et découvre que si le monde tel qu'il est ne nous plait pas tellement, c'est pas si grave, on peut s'en imaginer un à coté où tout est sens dessus dessus
quand je suis à l'université en Allemagne et que je suis dans une frustration intense à apprendre l'allemand, j'ai un coup de coeur pour le groupe des Wise Guys de Jetzt ist Sommer et ça débloque tout
quand un huberlulu me parle de l'espéranto sur un forum et qu'au détour d'un troll je découvre l'existence d'une maman qui chante la berceuse Jen la luno, jen la suno à son fils, je change radicalement d'avis au point de faire de l'espéranto un intéret spécifique
quand je tombe avec les danses de couples sur le hobby parfait pour moi, le rock et la salsa en sont les piliers
quand je démarre ma vie professionnelle avec un boulot chiant à mourrir, j'écoute Louise Attaque pour rever pouvoir vivre plutot que des soirées parisiennes des soirées belles à Sienne
quand je rencontre Katerine, on apprend à se connaitre en échangeant nos univers musicaux et je deviens vraiment amoureux pour la première fois de ma vie
quand à Berlin pour la première fois de ma vie je me fais des amitiés profonde avec une facilité déconcertante, un role déterminant est joué par les concerts où mes amis des quatres coins de l'Europe et du globe affrontent ensemble Notre Dame de Paris
quand en pleine crise de dépression je suis seul au monde, incapable de communiquer par les mots, jouer à la guitare We Shall Overcome est mon fil d'ariane avec le monde des vivants
quand une fois le gros de la crise pleurée j'ai besoin de laver mes traumas en pleurant tous les larmes de mon corps, j'écoute le concerto pour piano numéro 2 de Rachmaninov
quand ma psychologue face à mes moments de stress autistiques me dit que peu importe la raison du stress, dans le moment du stress j'ai besoin d'une méthode pour faire tomber le stress, et me demande ce qui marche chez moi (à part caresser les seins de ma copine qui sont pas toujours dispos), je dis : ben jouer de la guitare, ca m'apaise carrément. Et je finis par composer en six mois mon Halleluyah polyglot
quand ma nutritionniste face à mes insomnies terribles me parle de la cohérence cardiaque, et qu'après avoir rechigné je me rends compte que ca marche du tonnerre pour adoucir les pics de fatigue, mais quand meme c'est un peu chiant, je remplace la cohérence cardiaque par le Canon en Ré de Pachelbel qui a le meme effet mais est 42 fois plus beau
quand Katerine cesse d'etre ma femme cesse pour devenir une très bonne amie, et que je souhaite mais galère avec ma maladresse autistique qui fait peur aux meufs (et aux mecs mais ils m'attirent moins) à faire des nouvelles rencontres, tout d'un coup j'en recontre plein sur les pistes de danse
quand après l'expérience frustrante d'avoir choisi le mauvais coloc je fais passer des visites et me demande qui choisir, je tombe sur une brésilienne musicienne, et je sais immédiatement que c'est avec elle que je veux habiter
quand la sorcière brésilienne en question me parle de ses musiques indigènes qui guérissent, mon coté scientifique bout intérieurement, mais ma moitié artistique lui dit de vivre l'expérience ; et elle est bien content d'avoir emporté la partie quand un moment d'isolement pénible est musicalement rompu par ses cercles de chants sacré cacao 🌹✨
Alors si vous avez rien remarqué jusqu’ici, le schéma qui se répète dans ma vie, c’est en lien avec Celia Cruz, la “meilleure chanson du monde” d’après Y.
Mes vers préférés
La vida es un carnaval y las penas se van cantando
C'est ce que j'ai dit à Charlotte, musicienne professionnelle de famille espagnole, un soir de déprime où la vie lui semblait une longue litanie de choses affreuses qui se succèdent.
Elle a promis d'en faire une reprise doom. Je crois qu’on attend tous ca avec impatience !
Todo aquel que piense que está solo y que está mal
Tiene que saber que no es así
Que en la vida no hay nadie solo, siempre hay alguien
Ca rentre tellement en résonnance avec mon expérience de la dépression.
La dépression, ce secret que nous croyons honteux et que nous isole,
quand bien meme nos familles, nos amis, nos proches nous aiment autant qu'avant, et nous sommes des millions à en etre malades, 20% de la population passe par là un jour ou l'autre, c'est tout sauf rare en vrai. N'aie pas honte.
Tu n'es pas seul, tu n'es pas seul, tu ne l'es pas.
À vos écouteurs
Si vous voulez partir à la découverte de la musique latino, ça commence par ici
https://substack.jmfayard.dev/t/musica-latina
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Moi je vous laisse là parce qu’il est 1h30 du matin, je pars à 5h00 pour Berlin et je n’ai pas encore fait ma valise.
Ahah je vais être obligée de faire cette reprise doom 😅