“Bonjour Madame c’est encore moi”.
Dans Mary Poppins de Walt Disney il y a cette blague désopilante d’un type qui se rend dans le même magasin 10 ans après et aborde la vendeuse par cette saillie. Nombrilisme admirable.
Je pourrais reprendre la phrase à mon compte… mais avec une tonalité bien différente. Un mélange d’hésitation, de gêne mais aussi d’espoir.
Car sur mon blog depuis début novembre on n’a pas entendu d’autre son que celui du silence…
Enfin j’ai un site en français!
Je vous parle d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître. Je suis beaucoup sur internet et depuis longtemps. Depuis avant que Google n’existe. Et j’ai énormement lu. Et souvent voulu écrire. Mais j’attendu beaucoup trop longtemps avant d’oser franchir le pas.
En 2017 j’ai ouvert un blog en anglais et sur mon métier, la programmation, et ça a été une délivrance. Et en même temps un boost pour ma carrière.
Pour écrire en Français ça a dû attendre encore plus.
Déjà parce que je vivais à Berlin et que donc je n’avais pas d’audience, ni même parmi mes amis. Toutes les bonnes choses ont une fin et je suis rentré en France il y a deux ans. A nouveau j’ai attendu trop longtemps pour ouvrir un site en Français. Mais nettement moins cette fois ci. J’avais l’exemple du succès de mon blog anglophone, et les formations de Nicolas Galita.
Evidemment, abonnez-vous si ce n’est pas déjà fait
En Novembre tout est prêt et j’ai des tas d’idées de trucs que j’ai envie d’écrire.
Faux départ
La suite a été incroyablement frustrante. J’ai plein d’idées oui, mais rien n’en sort. Je tente d’écrire. Et c’est la panne. Et je retente. Et je n’arrive pas non plus.
En fait ce n’est pas limité à l’écriture. Je n’arrive pas à grand chose pendant ce mois de décembre. Au travail je ne suis que l’ombre de moi-même.
La dépression, cette vieille connaissance, tente de s’incruster à nouveau dans ma vie. Heureusement j’évite la crise et en suis quitte pour une longue petite déprime.
J’ai trois stratégies de base pour faire face.
1. Procrastiner jusqu’à la nouvelle année
Dans un moment de déprime comme ça, j’avais tendance à vouloir me remotiver à base de coups de pieds au cul. Allez on reprends le fil. Et même on mets les bouchées doubles pour ratttraper le “retard” perdu.
Redoubler d’injonctions marche t’il?
Non.
Alors je me suis accordé une pause pour le mois de décembre, passer les fêtes tranquilles. J’allais garder le silence jusqu’à la nouvelle année
Fools, said I, you do not know?
Silence like a cancer grows
Sage décision je pense, le problème c’est que j’ai pas vraiment réussi à re-démarrer en janvier.
Et j’en ai eu honte.
But my words like silent raindrops fell
And echoed in the wells of silence
Heureusement j’habite à Paris près de la place d’Italie. Et de son célèbre “quartier chinois”.
Et justement ce dimanche c’était un plaisir de s’y promener parce que c’étaient les festivités de la nouvelle année… chinoise.
Ah ben ça tombe bien, je m’étais promis de me remettre à écrire à la nouvelle année. Mais laquelle? Nulle part il était spécifié que ce devait être la grégorienne.
Bonne excuse pour ré-essayer à nouveau non?
2. L’addiction aux réseaux sociaux
Technique rodée. Je vais sur les URLs habituelles. Je scrolle. Je scrolle à nouveau. Je suis vaguement jaloux de ce que les autres exposent de ce qu’ils font de bien. J’absorbe toute la négativité des autres. Je scrolle encore. Sans réfléchir.
Cette technique marche bien sur l’instant, un peu comme l’alcool. La première gorgée de bière est si agréable. Mais plus on boit, plus on aura la gueule de bois. Plus je reste sur Twitter, Reddit et les autres, plus je me sens misérable.
Si j’ai passé beaucoup trop de temps sur les réseaux sociaux, j’ai heureusement dans le même temps passé beaucoup - mais pas trop - de temps avec une alliée beaucoup plus saine.
3. Musique, musique, musique
A l’inverse des réseaux sociaux, plus je passe de temps à faire de la musique, mieux je me sens. Elle m’apporte d’abord du baume à l’âme, puis de l’inspiration, enfin un élan pour faire autre chose.
Du coup j’ai passé des heures et des heures à écouter de la musique.
J’ai passé des heures et des heures à jouer de la guitarre.
J’ai passé des heures et des heures à chanter
Et j’ai passé des heures et des heures à apprendre à enregistrer de la musique.
Cela mériterait son propre billet mais j’ai depuis octobre dernier un petit équipement pour enregistrer de la musique. Mais apprendre à s’en servir est loin d’être une synécure. En fait c’est presque comme apprendre un instrument. On n’a pas la moindre idée dans quoi on s’engage au départ. Plus on progresse plus on se rend compte qu’il y a beaucoup plus à apprendre qu’on espérait au départ. On progresse lentement à force de répétition et d’expérimentation. C’est très chronophage.
Mais en même temps ça vaut carrément le coup. Peut-on dire qu’on perd son temps quand on fait de la musique? Non on pratique son art humblement, pas à pas.
Et je ne regrette pour rien au monde parce que tout cela m’a peut-être permis d’éviter une vraie crise de dépression, et mieux à la place de produire quelque chose d’inspirant.
Au moins pour moi, mais n’est-ce pas l’essentiel?
The Sound of Silence
En même temps que j’essayais de réunir mon courage pour écrire ce nouveau premier billet, je venais de découvrir comment faire un duo avec moi-même en utilisant Studio One. Et en stéréo s’il vous plait.
J’ai trouvé ça assez cool et ça m’a donné envie de tester d’enregistrer “The Sound of Silence”, le magnifique duo de Simon et Garfunkel.
Ça m’a pris beaucoup de temps mais là aussi j’ai trouvé cool et inspirant donc je me suis dit que je devais oser partager ça. Et puis c’était tellement parfait comme métaphore pour expliquer cette période difficile…
Comment tu fais ?
Bravo