Katerine a choisi la photo du jour
Quoi?
Nous sommes ici entre la gare de Kyoto et la tour de Tokyo.
Il y a un large escalier plein de lumières qui changent de couleur et de formes, et un pont aérien que nous avons également pris et qui permet d’observer cela de haut, plus un système de miroirs qui fait que le tout est joli.
Un aveu
Je vous l’avoue, j’ai initialement fait la soupe à la grimace en voyant la photo à commenter car il s’agit de quelque-chose de purement visuel, et mon sens de la beauté visuelle est très peu développé. Et par conséquent ma capacité de la commenter encore moins.
Mais j’ai fini par trouver un angle pour contourner la difficulté
L’illétrisme, un handicap invisible
L’histoire derrière cette photo c’est que nous avons beaucoup galéré tant à Kyoto qu’à Tokyo la veille.
Nous étions perdus dans d’immenses centre commerciaux / immeubles de 15 étages et plus, désireux d’atteindre le haut de l’immeuble pour profiter de la vue sur Tokyo respectivement Kyoto.
Et plus d’une fois nous nous sommes retrouvés bloqués au cinquième étage, ayant pris le mauvais ascenceur, arrivés dans un parking pour je ne sais quelle magie.
Nous savons interpréter des mots importants tel que “elevator アクセント”. Mais nous sommes illétrés, c’est à dire pas suffisament fluides pour ne pas éviter de tomber la tête la première dans la plupart des pièges que nous tendent les cartes de buildings un peu complexes.
L’illétrisme est un mot qui a été inventé dans par ATD Quart Monde dans les années 70, à une époque où tout le monde pensé la question de l’analphabétisme réglée en France et dans les pays développés, puisque après tout l’école est obligatoire depuis longtemps jusqu’à 16 ans et que tout le monde a appris son alphabet. Il ne touchait, pensait-ton, qu’un résidu d’immigrés qui avaient échappé à l’école obligatoire et qu’il s’agissait d’alphabétiser.
En réalité il n’en est rien et près de 3 millions de personnes en France vivent avec cet handicap invisible :
« L’illettrisme qualifie la situation de personnes de plus de 16 ans qui, bien qu'ayant été scolarisées, ne parviennent pas à lire et comprendre un texte portant sur des situations de leur vie quotidienne, et/ou ne parviennent pas à écrire pour transmettre des informations simples. Pour certaines personnes, ces difficultés en lecture et écriture peuvent se combiner, à des degrés divers, avec une insuffisante maîtrise d'autres compétences de base comme la communication orale, le raisonnement logique, la compréhension et l’utilisation des nombres et des opérations, la prise de repères dans l’espace et dans le temps, etc.
Malgré ces déficits, les personnes en situation d'illettrisme ont acquis de l'expérience, une culture et un capital de compétences en ne s'appuyant pas ou peu sur la capacité à lire et à écrire. Certaines ont pu ainsi s'intégrer à la vie sociale et professionnelle, mais l'équilibre est fragile, et le risque de marginalisation permanent. D'autres se trouvent dans des situations d'exclusion où l'illettrisme se conjugue avec d'autres facteurs. »
Rien de tel que de se retrouver dans un pays qui n’utilise même pas l’alphabet pour latin pour se rendre compte d’à quel point ce manque de fluidité dans la lecture et l’écriture est pénalisant…