Ma neuroatypie ne fait pas de doute depuis longtemps, mais comment la qualifier ?
Neuroatypie
J'ai fait des dépressions à répétition, mais je ne suis pas dépressif.
La dépression est quelque-chose que j'ai, une maladie dont je ne veux me débarasser quand elle survient, mais pas quelque-chose que je suis. Je veux dire par là que certes pendant une crise, la dépression explique à peu près tout, mais en dehors des crises, elle explique à peu près rien. Or en dehors des périodes de dépressions, je reste clairement neuro-atypique.
Neuroatypie kesako ? Voici ce que m'a écrit une amie :
La neuroatypie n'est pas une maladie ; elle concerne juste des personnes qui ne font pas partie de la majorité, qui sortent de la courbe de Gauss, qui sont justement intéressantes car n'appartenant pas au "troupeau" mais qui font un peu peur aux autres par leur côté inattendu, étrange, inhabituel.
Trouver sa tribu
Ceci dit cette courbe de Gauss est une fractale quand on zoome de près.
Ce n'est pas parce que nous sommes à un ou l'autre extreme de la courbe de Gauss que nous sommes des flocons de neige complètement uniques. En réalité ces personnes bizarres s'aggrègent en groupes parmi lesquels ils sont normaux. C'est pour cela qu'on entend parlé de bipolaires, de HPI, de TDAH, d'autistes, et que sais-je encore.
C'est un peu comme visiter le Japon quand on est bizarre : comme tout le monde est bizarre là bas, on se sent bien parce que c'est normal là bas d'etre bizarre.
Mieux que cela, quand on a trouvé sa tribu, on se rend compte qu'on a beaucoup de galères en commun... et qu'on peut s'apporter mutuellement l'écoute empathique et informée qui nous manquait tant. Et on partage dans le pot commun les meilleures stratégies qu'on a testé sur le terrain depuis tant d'années pour y faire face.
Trouver sa tribu c'est magique, cela vous apporte ce qui manquait le plus : l'acceptation de soi et les stratégies de compensation.
Trouver sa tribu se fait à tatons dans le noir, parfois on se trompe, la tribu n'est pas la votre et ne vous apporte rien.
Par exemple j'ai eu une étiquette "bipolaire" qui a certes guidé mon psychiatre dans le choix du médicament, mais en dehors de cela n'explique rien d'important dans ma vie. Alors que j'en connais des bipolaires pour lesquelles la manie est une réalité du quotidien extremement forte. Aujourd'hui je rejette cette étiquette parce qu'elle ne m'est en rien utile.
D'autres ont voulu me coller l'étiquette "HPI" aka Haut Potentiel Intellectuel. En pratique on vous fait un test de QI, hors si il est possible et fréquent d'etre intelligent et malheureux, ce n'est jamais l'intelligence qui est la cause du malheur, au contraire, l'intelligence est une ressource précieuse pour y faire face. La bonne chose à faire serait de chercher la vraie raison du malheur derrière : tdah ? autisme ? viol ? trauma?
Pour moi ce HPI n'est pas un concept scientifique valable, mais je ne jette pas la pierre à ceux qui se définissent comme cela. Je pense que c'est comme "burn out" vs "dépression" ; c'est la meme chose en réalité, mais face au stigma social associé à la dépression, on a inventé un nouveau mot qui nous fait passer de "grosse fainéasse qui n'arrive meme pas à se lever" à "le pauvre, il a tellement travaillé !".
Mais quand après des années d'errance, on tombe sur le bon coin à champignons, c'est une délivrance
Ma découverte de l'autisme
Ce sera dans le prochaine épisode, j'essaye de faire des articles moins longs. (Promesse non tenable)