Nous venons d'atterrir à l'aéroport Narita de Tokyo et Katerine a choisi la photo à commenter.
Je pense que la photo a trois niveaux de lectures
1: Cette fois, on est arrivés
C'est dommage d'avoir un rêve de voyage et de ne pas le concrétiser parce-que en vrai le rêve est souvent réalisable.
Par contre c'est aussi une somme de boulot, de préparation, négocier pour trouver la bonne période, trouver le budget, demander les bons plans aux amies japonaises, négocier en permanence avec les quatre amis qui viennent avec nous, etc
Et aussi s'assurer que absolument tout est prêt pour le moment du départ. Je déteste les grosses deadlines comme ça, elles sont un gros facteur de stress, mais là pas le choix, le départ de l'avion est une vraie deadline. Tu arrives après la ligne, tu es mort.
Tout ce stress, c'est derrière nous, et on va profiter de la bouffe locale!
Ah oui et aussi les monuments etc.
2. Katerine a maintenant un passeport français
Katerine est arrivée en France avec un visa d'étudiante étrangère. Ça a l'air sympa dit comme ça, mais en fait c'est une contrainte administrative qui en gros te contraint à soit travailler chez McDonald's, soit faire du babysitting.
Si vous allez discuter avec les baristas à Paris, vous vous rendrez compte qu'il y a plein d'étrangers qui ont un parcours impressionnant, master et mieux, qui servent le café.
Ben ce gâdchis, c'est souvent pour une histoire de visa.
En plus la préfecture de police qui gère cela est peut être la pire des administrations françaises que le monde ne nous envie pas. (Paul Emploi est pas loin derrière). Je me souviendrais du jour où on a rejeté notre dossier parce-que il faut un justificatif de domicile et que vous pauvre gueux avez donné votre tout nouveau contrat de location. Ce qui "bien évidemment" n'a rien à voir avec avoir un domicile. Comment faire pour avoir une facture EDF dans un appartement où vous venez de débarquer? "Démerdez vous, c'est pas mon problème".
C'est une expérience d'humiliation bureaucratique qui marque.
Lors de notre premier voyage au Japon, Katerine est restée stressée jusqu'à la sortie de l'aéroport de Tokyo que son "dossier" de touriste ne soit pas rejeté avec la même brutalité.
Mais cette fois ci elle vient pour la première fois avec un passeport français... et surtout avec l'esprit libre.
3. Une relation d'égal à égale
Le troisième niveau de lecture c'est qu'il n'y a pas un seul passeport sur la photo.
Il y a nos deux passeports... et ce sont les mêmes.
Katerine et moi sommes partis pour Berlin en 2014 parce-que nous avions chacun pas mal de merdes à laisser derrière nous et besoin de prendre un nouveau départ.
Mais aussi parce que partir à Berlin était bénéfique pour le couple.
Tout d'un coup il n'y avait plus un natif et une piéce rapportée d'étrangere.
Nous étions tous les deux des immigrés… en terrain neutre.
Et c'était super.
Mais aujourd'hui la boucle est bouclée, nous avons le même passeport.
Et ceux que ça gêne peuvent aller voir ailleurs si j'y suis